En plus de l’enneigement exceptionnel des hauts cols, le plus célèbre GR des Écrins a été affecté sur plusieurs étapes par les récentes crues. La situation étant instable et le franchissement de certains passages plus difficile que d’habitude, nous recommandons aux randonneurs les moins expérimentés en matière de progression en terrain dégradé et enneigé de ne pas s’engager actuellement sur le GR54. Les conditions devraient s'améliorer progressivement. On fait le point sur les plus grosses difficultés recensées sur le parcours à l’heure actuelle, étape par étape.
Ce point de situation n’est pas exhaustif, les reconnaissances des dégâts dus aux crues de la semaine dernière étant encore en cours. Pour des informations plus précises et actualisées, nous recommandons aux randonneurs planifiant une itinérance de s’adresser aux hébergeurs situés directement sur place (refuges et gîtes). Nous rappelons également que les sentiers empruntés par le GR54 sont situés pour la plupart en haute montagne et qu’il est indispensable que chaque randonneur évalue ses propres capacités à évoluer dans cet environnement compte tenu de la situation difficile de ce début de saison. Quoiqu’il en soit, crampons, piolet et corde restent indispensables dans les jours à venir pour s’engager sur le GR54, en particulier sur sa deuxième partie.
Cet état des lieux débute au Bourg d’Oisans, départ historique du GR54, et se déroule dans le sens horaire (sens « classique » de l’itinéraire).
Du Bourg jusqu’aux Mouterres, les 2 premières étapes du GR54 ne présentent pas de difficultés particulières, même si quelques névés peuvent subsister.
Sur la 3e étape (les Mouterres-alpe de Villar-d’Arène), les inondations de la semaine dernière ont causé quelques dégâts sur le sentier après La Grave. Plusieurs portions sont inondées entre le pont sous Villar-d’Arène et le pas d’Anna Falque. Les agents du Parc sont à l’œuvre les 25 et 26 juin pour remettre en état le sentier. Le passage reste possible pour les randonneurs aguerris.
Les crues ont également affecté la 4e étape du GR (alpe de Villar-d’Arène-Le Monêtier). Elle est actuellement impossible, l’arrêté municipal interdisant l’accès au vallon du Petit Tabuc (lac de la Douche) étant toujours en vigueur. Les travaux pour rétablir le chemin sont en cours et l’arrêté devrait être levé prochainement. Pour contourner la portion fermée, il est possible de rejoindre Le Monêtier-les-Bains via le sentier des Crevasses, le col du Lautaret, le GR50 puis le sentier en rive droite de la Guisane.
Pour franchir le col de l’Eychauda (5e étape entre Le Monêtier et Vallouise), il faudra composer avec la neige, en versants nord et sud. La variante par le col des Grangettes est très enneigée et le passage est impossible si l’on ne dispose pas de matériel et de rudiments d’alpinisme. Dans la vallée de la Vallouise, les crues ont fragilisé le GR54 en rive droite du Gyr entre Saint-Antoine et Vallouise. Pour éviter cette portion, pendant la descente depuis Chambran, il suffit de rester sur la route jusqu’au Sarret, puis jusqu’à Vallouise.
Les plus grosses difficultés débutent à la 6e étape (Vallouise-pré de la Chaumette). L’étape classique passant par le col de l’Aup Martin est impossible pour le moment du fait de l’enneigement encore abondant. Nous rappelons que le versant nord de ce col est très raide, exposé et glissant, et qu’il ne faut pas compter sur le regel matinal pour espérer passer plus facilement avec crampons et piolet. Du fait de l’enneigement tardif, les passerelles n’ont également pas été posées dans le vallon d’accès au col (franchissement périlleux en fonction du niveau du torrent).
Sur la variante de cette étape (GR54A) qui évite le col de l’Aup Martin en montant dans le vallon du Fournel, plusieurs perturbations ont été rapportées. La passerelle au niveau de la réserve des Deslioures a été détruite par les crues. Après la descente du col de la Pousterle, deux solutions : quitter le GR54A et emprunter la piste, ou poursuivre sur le GR et traverser le torrent au niveau du hameau de Boujurian. Plus haut, le sentier a été emporté au niveau du ravin de Malafouasse. Cette portion se situant en terrain marneux, raide et en dévers, le passage est délicat. Des travaux de retraçage devraient être réalisés jeudi 27 juin. La passerelle franchissant le torrent de Clousis n’est pas en place ; la traversée est possible mais il faut s’écarter du sentier. Derrière la Grande Cabane, on trouve rapidement un enneigement continu et profond. Le franchissement du pas de la Cavale est donc à réserver aux randonneurs aguerris avec du matériel (crampons-piolet) et des rudiments d’alpinisme.
Juste avant d’arriver au refuge du Pré de la Chaumette, la passerelle sur le Drac blanc a été détruite. Il suffit de descendre 200 mètres sur la piste pour traverser le torrent au niveau de la cabane pastorale.
À partir de la 7e étape, et jusqu’au retour au Bourg d’Oisans, les hauts cols sont encore très enneigés (à partir de 2 300 à 2 500 mètres d’altitude selon les versants) : cols de la Valette, de Gouiran et de Vallonpierre (7e étape entre le pré de la Chaumette et le refuge de Vallonpierre), col de la Vaurze (10e étape entre le refuge des Souffles et le Désert-en-Valjouffrey), col de la Muzelle (12e étape entre Valsenestre et le refuge de la Muzelle), col du Vallon (13e étape entre la Muzelle et le Bourg-d’Oisans).
Sur la 8e étape (refuge de Vallonpierre-La Chapelle-en-Valgaudemar), une déviation est en place entre les hameaux du Bourg et du Rif du Sap. Le sentier étant inondé, le passage se fait par la route du Gioberney.
Sur la 11e étape (Le Désert-en-Valjouffrey-Valsenestre), le col de Côte-Belle est accessible sans difficulté sur les deux versants, avec quelques traces de neige sans conséquence.
Sur la 13e et dernière étape, la descente sous le lac du Lauvitel se réalise par la rive droite et non pas par la rive gauche.
Le Parc national appelle le public et en particulier les randonneurs à la plus grande vigilance lors des sorties sur les sentiers. La situation sur le terrain reste compliquée en raison d'instabilité sur les sentiers, du fait que les torrents ont des débits plus fort que la normale et en raison des risques d'orages annoncés par Météo France. La situation étant également aggravée par le fort enneigement en altitude en particulier sur les passages de cols.
Etat des lieux des sentiers dans les vallées des Ecrins